Espoirs. Toulon - La Rochelle : La défense ne fait pas tout


Samedi 7 juin, les supporters du Stade Rochelais n’ont pas seulement vu la fin de saison de l’équipe professionnelle du club, mais aussi celle des espoirs en demi-finale face au RCT. Un match qui s’est décidé dans les ultimes instants et qui a vu les jeunes de Romain Sazy et de Baptiste Gatuingt échoués au même stade que la saison passée (16-12).
Au coup d’envoi, les jeunes pousses jaune et noir décident de prendre le contrôle du match. La pression est mise dans le camp rouge et noir par des Rochelais qui attendent l’erreur adverse. Sur un lancé en touche, les Jaune et Noir récupèrent une pénalité, sur un maul écroulé par le numéro 8 toulonnais, Mikheili Shioshvili. L’ouvreur maritime Diego Jurd ouvre le score dès la troisième minute de jeu (0-3). Les joueurs du Var, revanchards, enchaînent les actions dans le camp rochelais, mais la défense compacte d’Andjissermatchi et ses coéquipiers, leur permet de récupérer le ballon, même s'ils le rendent facilement derrière par des coups de pied directs.
L’intensité faiblit durant cinq minutes. Mais les Toulonnais ont les crocs et réussissent à pénaliser les Jaune et Noir en mêlée, en vain. Dans les cinq mètres rochelais, ce sont les Jaune et Noir qui récupèrent à nouveau le ballon sur une faute. Diego Jurd trouve une magnifique touche. Rebelote pour les Sudistes, nouvelle faute dans le maul, et nouvelle pénalité signée Diego Jurd (0-6). En confiance, les Rochelais commencent à enchaîner les actions, et à attaquer dans le camp des Toulonnais. La puissance du capitaine Andjissermatchi, les percées de l’ailier Tomasi Seru, et le jeu au pied de l’arrière Nathan Bollengier permettent d'instaurer la pression dans le camp adverse, et de récupérer une nouvelle pénalité. Cette dernière est convertie par Diego Jurd, qui poursuit son récital (0-9). Il reste 15 minutes à jouer dans cette première mi-temps. À l’image du match, l’action se déroule principalement dans le camp des Jaune et Noir. L’ailier remplaçant Josua Vincent débloque le compteur de Toulon (5-9), juste avant la fin de la mi-temps.
Jusqu’à la dernière minute
Au retour des vestiaires, le match ne change pas. Toulon crée le jeu, La Rochelle le stoppe. La différence est que les Rouge et Noir mettent davantage de pression sur les extérieurs et réussisent à mettre à la faute les Maritimes. Mais le mur de l'Atlantique reste vigilant, ne bronche pas, et coffre un ballon dans son en-but à la 45ème. À force d'échecs, Toulon décide d’être réaliste et de prendre les points. Josua Vincent score (8-9, 47’). Les Maritimes tentent de se révolter, et jouent dans le camp adverse. Mais une faute de main, et une pénalité sur mêlée font revenir le match au statu quo. Le coaching s'opère avec la rentrée de cinq joueurs : le pilier droit Toine Obiang Nguema, le deuxième ligne Robin Garnier, le troisième ligne Pierre Depret à la place du capitaine, le demi de mêlée Nolhann Couillaud, et enfin l’arrière Martin Betsen Tchoua rentrent pour amener du sang neuf, à 30 minutes du coup de sifflet final.
Si on sent la défense jaune et noir de plus en plus fébrile, l’envie de jouer se fait ressentir. La Rochelle recommence à enchaîner les séquences offensives, à jouer avec ses trois-quarts, à l’image d’un Tomasi Seru qui enchaîne les franchissements, et à force récupère une pénalité. Par orgueil, c’est la touche qui est choisie, et la finalité est un en-avant à cinq mètres de l’en-but. Mais à la surprise générale, le pack rochelais pénalise la mêlée varoise. Diego Jurd continue à 100% au pied (8-12). Sept joueurs toulonnais font leur entrée sur la pelouse. L’effet escompté ne se fait pas attendre puisque les locaux dominent les impacts. Sans surprise Toulon recolle au score grâce à une pénalité de Josua Vincent suite à une énième faute en mêlée des Jaune et Noir. Il reste moins de dix minutes à jouer, et les Rochelais ne veulent pas lâcher. Après une belle combinaison sur l’extérieur, ils ne parviennent pas à marquer, la faute à une ultime passe en-avant juste devant l’en-but à la 75ème minute.
Les jeunes guerriers de Romain Sazy et Baptiste Gatuingt sont émoussés mais tentent tout de même de marquer. Rien n’y fait. Les Toulonnais eux, profitent d’une faute pour investir les 22 mètres rochelais. Il reste moins de cinq minutes, et après une séquence de pick and go devant l’en-but maritime, Jeremy Paul Toevalu inscrit le deuxième essai de son équipe, et permet à son club de passer pour la première fois devant au score (16-12). Il reste néanmoins quelques minutes à jouer après le renvoi. Les espoirs rochelais cherchent la faille et mettent Toulon à la faute. Suite à un lancer en touche et à des tentatives infructueuses entre les deux extérieurs du terrain, ils sont projetés en touche après la sirène. Une fin de match qui peut nourrir des regrets pour les Rochelais.
Le fait du match
Au vu du scénario, les Rochelais ont fait peu d’erreurs et les Toulonnais peu d’envolées. Mais l’essai manqué à la 75ème est probablement ce qui a coûté le match aux Jaune et Noir. L’ailier Peni Torau Vuetimaiwai casse un plaquage sur l’aile, arrive à donner après contact à Martin Betsen. Ce dernier n’a plus qu’un défenseur à battre à dix mètres de l’en-but, mais il préfère sécuriser en donnant. Malheureusement, il rate complètement sa passe pour Tyreese Leupolu en faisant un en-avant à cinq mètres de la ligne, ce qui empêcha le premier essai maritime et la potentielle victoire.
Top et Flop
Top : La défense. À l’image des pros, les espoirs jaune et noir ont tout misé sur la défense. Une défense qui a tenu presque tout le match et a repoussé des grosses occasions d’essais rouge et noir.
Flop : La mêlée. Constamment pénalisé, le pack rochelais a subi tout le match la puissance des locaux, et à la moindre petite faute de main, l'a payé cash. La quasi-totalité des fautes sifflées contre les Maritimes sont dûes à ce secteur.
Bilan
On dit parfois que le sport est cruel et injuste et ce fut le cas pour les jeunes rochelais qui n’ont pas démérité. Pour une fois, c’est l’équipe qui a le plus attaqué qui a gagné au grand désarroi des espoirs rochelais, même s’il s’en est fallu de peu pour que les Maritimes l’emportent. À l’image des féminines, on attendait plus les Toulonnais (premiers de leur poule) l'emporter largement dans cette demi-finale.
Les espoirs rochelais peuvent être néanmoins fiers de leur parcours, qui s’arrête encore une fois aux portes de la finale. Ils ont su montrer une grande force de caractère, avec un collectif concerné. En espérant les voir aller en finale la saison prochaine et pourquoi pas glaner le titre.
Mathieu Darras