Hoani Bosmorin : l'enfant dans la cour des grands

Courtisé par Toulon, Lyon et Bayonne, Hoani Bosmorin (20 ans) a finalement décidé de prolonger son aventure de deux ans avec son club de toujours, le Stade Rochelais. Portrait d’un joueur avec les couleurs jaune et noir gravées dans le coeur.

Cheveux blonds au vent, le vent en poupe. Hoani Bosmorin n’en finit plus de décoiffer ses adversaires. L’ailier de 1m84 pour 85 kg a pris de l’épaisseur au sein du collectif maritime. Cette saison, il totalise 18 matchs pour 893 minutes disputées, et est apparu comme un vent de fraîcheur dans une équipe méconnaissable durant de nombreux mois.

L’amour du maillot

Lorsqu’il toque à la porte du club en 2010, le Stade Rochelais s’appelait alors « L’Atlantique Stade Rochelais », avec un blason bien différent de celui que l’on connaît aujourd’hui. Pas de quoi rajeunir les fervents supporters du club à la caravelle…

Arrivé à l’âge de six ans, le petit Hoani gravit toutes les catégories de jeunes. « C’est une petite fierté personnelle d’avoir fait toutes les catégories, de la petite à la plus grande », confie-t-il dans la vidéo de prolongation postée par le club.

Il y a cinq ans seulement, il s’est converti en tant qu’ailier puisqu’il était… demi de mêlée ! Bosmorin grandit alors à mesure de son club de cœur.

Dimension internationale

En 2022, il est appelé chez les -18 ans par le sélectionneur de l’équipe de France. Le natif de La Rochelle inscrit six essais en quatre rencontres. La même année, il remporte le championnat d’Europe de rugby à VII avec les -18 ans.

Deux années plus tard, il brille cette fois-ci sous le maillot des Bleuets (U20) et s’illustre notamment par un retour défensif salvateur face à l’Irlande. Il ne s’arrête pas en si bon chemin. Demain, il pourrait être appelé par Fabien Galthié pour participer à la tournée d’été en Nouvelle-Zélande.

Obstiné

Timoré et chétif, le petit adolescent blond a du mal à s’intégrer avec les autres. Pour remédier à cela, il décide de participer à un court métrage intitulé La petite fille du Marais. Car Hoani rime avec bonhomie. « J’avais un petit complexe d’infériorité, cette expérience m’a non seulement permis de louper le collège pendant un mois (rires), mais elle m’a surtout fait prendre confiance en moi. Je me suis dit que ce que j’avais réussi à faire dans le cinéma, j’étais sans doute capable de le reproduire au rugby », rapportait-il dans les colonnes de Ouest France.

Sur le rectangle vert, l’enfant de La Rochelle est capable de nombreuses fulgurances. Le feu follet rochelais s’est beaucoup inspiré de l’ancien ailier Gabriel Lacroix (2015-2021), que nous avions interviewé en mars dernier sur YouTube (cliquez ici). Ce dernier avait loué les qualités du jeune ailier. « C’est un super joueur. J’espère qu’il aura du temps de jeu ». De son côté, Hoani avait déclaré : « Mon joueur préféré ? Je dirais Gabriel Lacroix, que j’ai idolâtré à La Rochelle, dans mon club de cœur », dans Le Figaro. Il effectue son premier match en professionnel sous les couleurs jaune et noir le 13 mai 2023, face à Montpellier. Cinq minutes après, le talent parle. L’ailier inscrit son tout premier essai.

En février dernier, il ne cachait pas ses ambitions au micro d’Ici La Rochelle. « Moi, je veux que Dillyn (Leyds NDLR) et Jack (Nowell) se mettent en tête que je suis là. Ce sont des idoles pour moi au quotidien, avec qui j'ai la chance de m'entraîner régulièrement, mais, toc toc, on est là, et je vais travailler dur pour essayer d'avoir plus de temps de jeu. »

Après une longue période d’indisponibilité, Bosmorin réintègre l’effectif professionnel. Il dispute son premier match de la saison à Perpignan le 29 décembre dernier (21-13). Il faudra attendre le déplacement à Toulon fin janvier pour qu’il soit titulaire, dans une équipe largement remaniée et composée de nombreux espoirs prometteurs du club. L’ailier s’était offert un essai à la clé dès la 3ème minute.

Travailleur acharné, le jeune ailier est parvenu à enchaîner sans rechuter. Il incarne un renouveau et il est désormais l’avenir du club avec ce nouveau contrat paraphé. « C’est un rêve de gosse qui se réalise (…) Je suis hyper fier de prolonger dans mon club de cœur, mais le plus difficile dans ce milieu-là, c'est la régularité, la constance. À moi de faire des sacrifices pour performer à l'avenir et être le meilleur possible », indique-t-il non sans émotion. Mission réussie pour Hoani et c’est loin d’être fini…

                                                      Enzo Neveu

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