La Rochelle - Leinster : Une rencontre d’exception au scénario amer


Au bout du suspense, les Rochelais se sont inclinés face aux Irlandais du Leinster, sur un score étriqué (14-16). Une première défaite en Champions Cup qui peut nourrir des regrets. Résumé de la rencontre.
Grand soleil, affiche de gala… tout était réuni pour un grand match. Les supporters étaient au rendez-vous cet après-midi dans un stade Marcel-Deflandre en ébullition. Les Rochelais démarrent tambour battant la première mi-temps, avec une grosse pression dans le camp irlandais. Hastoy convertit (3-0, 4’). Les hommes de Ronan O’Gara assiègent leur adversaire sans pour autant marquer. Un manque de réalisme qui leur fait défaut.
Dans le dernier quart d’heure, suite à un mouvement très bien exécuté et une faille trouvée dans la défense rochelaise, Osborne s’engouffre et sert Mccarthy qui file à l’essai (6-10, 30’). Les impacts sont rudes. En témoigne les blessures de Uini Atonio (33’) et Reda Wardi (38’). La Rochelle croit marquer par Hastoy, après une course de 80 mètres. Mais Jack Nowell est signalé hors-jeu au moment de la transmission pour son buteur. Le score en reste là. Les Irlandais virent en tête à la pause (6-10).
Le second acte
Les Boys in Blue reviennent fort au retour des vestiaires, poussant à la faute les Rochelais. Le jeune ouvreur Prendergast engrange (50’, 55’, 6-16). Hastoy réduit la marque (60’, 9-16). Alors qu’il reste 15 minutes à jouer, ce dernier délivre une belle passe dans la diagonale pour Dillyn Leyds qui se joue du défenseur, à l’aide d’un coup de pied rasant, et inscrit un essai de funambule (14-16, 66’). La Rochelle revient !
Les Irlandais tentent de revenir en prenant les points mais ratent la mire à deux reprises par Byrne et Barrett (69’ et 76’). Le suspense est à son comble. Deflandre retient son souffle. Deux minutes avant le terme de la rencontre, Antoine Hastoy a la pénalité de la gagne au bout du pied. À plus de 50 mètres, la tentative, trop courte, vient heurter la base du poteau. Dans la foulée, une tentative de drop sera contrée. Les Rochelais poussent dans le camp irlandais après la sirène. Après 83 minutes intenses et une passe en-avant d’Antoine Hastoy, monsieur Amashukeli siffle la fin de ce match très engagé. Que de regrets pour les Rochelais…
Le fait du match
La pénalité manquée d’Antoine Hastoy à deux minutes de la fin est sans doute le tournant du match. Elle aurait sans doute donner la victoire au Stade Rochelais… La fatigue et le manque de confiance ces derniers temps de l’ancien Palois s’est fait sentir et a pu peser dans la balance.
Top et flop
La troisième ligne (Boudehent-Jegou-Alldritt) particulièrement au niveau depuis le début de la saison s’est une nouvelle fois distinguée et a prouvé qu’elle est l’une des meilleures d’Europe, avec un abattage incroyable dans les rucks. Mention spéciale pour l’ailier Jack Nowell qui a été constamment dans l’avancée et a su trouver des brèches dans la défense irlandaise, qui s’est pourtant montrée très agressive.
Le flop de la rencontre est sans doute la charnière. Malgré toute sa combativité, et les stigmates visibles sur son visage, Tawera Kerr-Barlow a trop tardé sur ses sorties de balles, laissant tout le temps aux Irlandais de se replacer. Ça aurait pu être le héros du match, mais Antoine Hastoy a été en difficulté dans le jeu au pied et a manqué de lucidité dans les moments clés…
Bilan
Davantage de confiance dans les rangs rochelais aurait pu faire basculer la rencontre du bon côté. Mais ce ne fut pas le cas. Ce combat aura laissé des traces (Atonio, Wardi et Cancoriet blessés). Mais la stratégie du manager irlandais d’un banc composé de sept avants pour un trois quart était la bonne.
Malgré cette courte défaite frustrante, les Jaune et Noir se sont retrouvés dans le jeu et l’état esprit. Les supporters peuvent être fiers de leur équipe. Plus de continuité dans le jeu et de lucidité dans les moments importants permettront au Stade Rochelais de retrouver les sommets.
Enzo Neveu