La Rochelle - Montpellier : Un bonus offensif au parfum de phase finale

Dans un stade Marcel-Deflandre chauffé à blanc, les Rochelais se sont imposés avec le bonus offensif face à Montpellier (47-18). Un duel au sommet géré d’une main de maître par un Antoine Hastoy des grands soirs et un collectif rochelais retrouvé. Les Maritimes glanent un quatrième succès d'affilée. Résumé.


C’est avec surprise qu’en début de semaine dernière, nous avons appris la diffusion en prime time de La Rochelle-Montpellier. Un choc certes, pour le top 6, mais pas le plus reluisant au vu des dynamiques respectives. Mais, force est de constater que la Ligue Nationale de Rugby et son diffuseur Canal + ont eu le nez creux avec sept essais marqués et plus de 60 points au tableau d’affichage.


Une première mi-temps à deux visages

Devant un public à nouveau rassemblé en masse, sevré de match à domicile depuis un mois, le match a pourtant très mal commencé avec une douche froide au bout de quatre minutes de jeu sur une sortie de mêlée étrangement négociée. Moustin, l’ailier héraultais a transpercé une défense fantomatique pour aller marquer le premier essai de la rencontre. Heureusement, les Maritimes étaient sonnés mais pas à terre. Une première pénalité d’Hastoy (7e) puis un essai d’un Nowell particulièrement en vue sont venus redonner le sourire aux supporters (10-5, 15e). Un faux rythme s’est ensuite installé pendant dix minutes avant un réalisme froid des avants de La Rochelle, opportunistes sur un renvoi montpelliérain et une conclusion en force de Paiva (17-8, 33e). Les hommes de Ronan O’Gara se détachent et commencent à véritablement imposer leur tempo. Le rythme incessant des avants est clairement symbolisé par ce deuxième drop en deux matchs de l’ouvreur des Jaune et Noir, en pleine confiance, juste avant la mi-temps. Le score est alors de 23 - 8 et l’écart est creusé.


Un second acte de très bonne facture

Après un retour des vestiaires assez poussif et brouillon, la machine redémarre et inflige en l’espace de 12 minutes un 17-0 à des Cistes apathiques et sans solutions, qui se voient sanctionner à la 57ème minute d’un carton jaune au n°19 remplaçant Billy Vunipola, pour fautes répétées dans les rucks. Hastoy poursuit son récital au pied. Botia (58e) ainsi que Leyds (63e) jouent de leur puissance et de leur vitesse pour faire gonfler la marque et avoir à cet instant un bonus offensif espéré dans un coin de la tête, ô combien important dans la course au top 6, qui plus est face à un concurrent direct.

Malgré un essai de pénalité revu de nombreuses fois à la vidéo pour un maul écroulé par le deuxième ligne rochelais Thomas Lavault qui voit jaune, et alors que Leyds était parti comme un frelon de l’autre côté du terrain pour aller inscrire son doublé, le MHR enlève donc le bonus offensif aux coéquipiers de Grégory Alldritt.

C’est alors une course contre la montre qui s’engage pour marquer un cinquième essai. En plus d’être en infériorité numérique, les Rochelais subissent les assauts montpelliérains mais finissent par opérer en contre. À l’issue d’une belle action dans laquelle Nowell relance puis Kerr-Barlow se propose au soutien, Dulin se porte à hauteur pour finir le travail et libère tout un peuple. Un succès bonifié mérité (47-18) qui permet de lorgner les phases finales en réintégrant la zone des qualifiés.


Le fait du match

Mené de main de maître par un Antoine Hastoy des grands soirs et en réussite au pied, le 17-0 asséné aux Cistes en début de seconde période a maintenu les Rochelais avec une très large avance, bien aidé par le drop devenu “habituel” depuis deux matchs, avant la pause qui laisse l’adversaire des Maritimes à 15 points.


Les tops et flops

Nous pouvons citer plusieurs joueurs au top de leur forme hier soir, avec les ailiers Leyds et Nowell et la paire de centre Favre-Seuteni. Mais le maestro du jour se nomme Antoine Hastoy. Auteur d’un sans-faute au pied (8/8), il a dirigé avec brio la rencontre et a permis à son équipe de rapidement se détacher et d'avoir plus de sérénité au fil de la rencontre.

Le flop reste Brice Dulin. Malgré son essai en fin de match, il semble de plus en plus vieillissant. Très bon relanceur à ses débuts avec le Stade Rochelais, il commence à patiner et sa fin de contrat approchant, les jambes faiblissent et le rendement aussi. À lui de nous montrer qu’il peut mener l’équipe encore loin cette saison. On aurait pu également citer Tolu Latu, mi-figue mi-raisin en touche malgré une belle activité dans les rucks.


Le bilan

Même si des imprécisions persistent avec notamment deux touches perdues par l’alignement rochelais proche des zones de marque et des incompréhensions dans le jeu de mouvement, la dynamique reste positive. C’est une quatrième victoire consécutive qui offre une place confirmée dans le top 6 et permet d’envisager plus sereinement la nouvelle réception de Perpignan dans deux semaines, actuel 13ème du Top 14 et en grande difficulté.

                                           Etienne Barthod

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