Le Stade Rochelais est-il toujours la bête noire du Leinster ?

La Rochelle - Leinster, une affiche européenne devenue emblématique. Les deux clubs se sont rencontrés à cinq reprises, avec pour le moment trois victoires pour les Jaune et Noir et deux pour les Boys in Blue. Une rivalité née ces dernières années, au point de dire que le Stade Rochelais est la « bête noire » du Leinster. Mais est-ce encore le cas aujourd’hui ?

C’était la question laissée en suspens lors de notre article sur l’histoire entre les deux clubs hier. Pour rappel, La Rochelle a découvert la Champions Cup en 2017 contre l’Ulster, et a su créer une histoire d’amour avec cette compétition en la remportant notamment à deux reprises, l’une en 2022 (21-24) et la seconde en 2023 (26-27). Le point commun entre ces deux victoires : l’adversaire. Lors de deux années consécutives, le club maritime affronte la province irlandaise du Leinster en finale. Avec un scénario quasiment similaire lors des deux rencontres, où le Stade Rochelais a su renverser l'ogre irlandais dans les dernières minutes. Un scénario cruel pour les Leinstermen qui voient deux fois de suite le titre de champions d’Europe s’envoler au profit des Rochelais. L’expression « le Stade Rochelais bête noire du Leinster » voit le jour dans la presse, suite au scénario renversant vécu lors de ces deux finales.

Une supériorité toujours rochelaise

Pour le moment, sur les cinq confrontations passées entre les deux équipes, le Stade Rochelais est numériquement devant en termes de victoires, avec trois victoires pour deux défaites. Seulement, ces trois victoires sont intervenues entre 2021 et 2023. Depuis, le club à la caravelle a enchaîné deux défaites la saison dernière contre le Leinster, l’une en phase de poule à Marcel Deflandre (9-16) et l’autre en quarts de finale avec une victoire écrasante du Leinster (40-13). Une des principales raisons de ces deux défaites est la baisse de régime des rochelais la saison dernière et encore cette année, là où le Stade Rochelais était capable d’embêter le Leinster lors de leurs trois premières rencontres, c’est-à-dire avec des joueurs morts de faim, impactants et jamais résignés. Aujourd'hui, ça devient plus compliqué de répéter les bonnes performances précédentes, la faute à un effectif non renouvelé et vieillissant. Les deux victoires du Leinster leur ont permis de retrouver de la confiance face aux Maritimes et voient dans le même temps l’étiquette de “bête noire” s'effacer au fil du temps.

Des dynamiques globalement équivalentes

D’un point de vue comptable, le Stade Rochelais est encore dans les clous sur les deux tableaux, en étant dans le top 6 en Top 14 et pour le moment premier de sa poule en Champions Cup. Les Maritimes restent sur une dynamique de quatre victoires et une défaite sur les cinq derniers matchs. Mais là où ça pêche, c’est dans le contenu. Lors des dernières prestations, les joueurs rochelais ont cruellement manqué d’envie et ont été en difficulté dès que ça accélérait ou qu’il y avait de l’impact. En démontrent les trois derniers matchs du mois de décembre, avec deux victoires poussives à domicile (20-15 contre Clermont et 22-19 contre Toulouse) et une défaite à l’extérieur contre Perpignan (21-13). C’est une bête noire blessée qui va affronter les Irlandais.

Du côté des Leinstermen, la dynamique est plus que positive puisqu’ils sont invaincus depuis le début de la saison, avec 11 victoires en autant de matchs. Le Leinster arrive donc en véritable rouleau compresseur en terre maritime, comme à son habitude. Autre élément à prendre en compte, la fraîcheur des joueurs. Les Boys in Blue n’ont pas joué depuis le 27 décembre, soit depuis deux semaines. Un facteur qui pourra jouer également en leur défaveur, les joueurs pouvant manquer de rythme sur des matchs à haute intensité comme celui-ci.

L’image de « bête noire » du Leinster demeure encore côté rochelais. Mais les deux victoires des hommes de Leo Cullen la saison passée leur ont permis de reprendre l’ascendant psychologique sur les Jaune et Noir. Ce sera donc un match capital pour voir si le Stade Rochelais confirme sa domination contre le Leinster ou alors à l’inverse si le Leinster va poursuivre sa belle dynamique et revenir à trois victoires partout entre les deux clubs.

                                       Thomas Fouquet

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