L'enracinement progressif de la formation rochelaise
Lors du dernier match face à Toulon, avec une composition inédite, les fans du Stade Rochelais ont assisté à l’apparition ou la confirmation des jeunes talents de la formation maritime (espoirs ou désormais pleinement inscrits dans l’effectif professionnel). Tour d’horizon de ces jeunes pousses biberonnés aux couleurs jaune et noir.
Certains jouent encore essentiellement en espoir quand d’autres s’installent véritablement dans la rotation Jaune et Noir aux côtés des cadres, qui peinent à montrer la voie depuis le début de la saison. La soirée du dimanche 26 janvier 2025 au stade Mayol marque l’émergence de l’antichambre du Stade Rochelais. Sur la pelouse sont présents des “habitués” comme Bosmorin, Kuntelia, Kaddouri mais aussi des novices à l’image de Leupolu et Huchet, pour leur première titularisation en professionnel.
En l’absence de plusieurs joueurs cadres de l’effectif, les minots de La Rochelle démontrent toute leur envie et dominent pendant plus d’une mi-temps un club varois surpris par la fougue et la détermination des jeunes pousses maritimes, avant de céder sous les coups de boutoir et l’expérience évidente des hommes de la Rade. Mais un collectif est peut-être en train de naître…
Des joueurs déjà installés et internationaux…
Ce n’est donc pas une surprise à laquelle on assiste. À l’image de Hoani Bosmorin qui marque le premier essai du match, c’est une confirmation pour ce jeune garçon de 21 ans, international à VII, qui a fait ses premiers pas en fin de saison 2023 et a poursuivi sa montée en puissance par un total de 11 feuilles de match en Top 14 (et 2 en Champions Cup) en l’espace de trois saisons. Le résultat de sa polyvalence aux postes de 9 et 11, qui a bien dépanné l’encadrement rochelais lors des blessures de Kerr-Barlow et Berjon récemment. Daunivucu, centre espoir robuste et également international en U20, compte 14 feuilles de match et 5 titularisations à un poste pourtant bien pourvu (Favre, Danty, Seuteni, Thomas), mais il a su démontrer sa force de percussion et s’intégrer dans la rotation lorsque les occasions se sont présentées à lui.
On peut également évoquer les cas de Haddad et Jegou, solides au poste de troisième ligne et qui sont en concurrence avec les autres cadres.
… Et d’autres sur courant alternatif
Sutidze, Kuntelia et Kaddouri sont régulièrement sollicités par Ronan O’Gara, pour pallier la longue blessure de Bourgarit, la suspension récente de Latu ou encore les convocations régulières des internationaux (Wardi, Atonio, Colombe Sclavi). Forts de leur jeune expérience internationale pour les deux Géorgiens cités en premier, ils peinent néanmoins à enchaîner les matchs et à afficher une régularité dans leurs performances.
Une équipe espoir performante et récompensée
L’équipe fanion intègre progressivement de jeunes joueurs sous contrat espoir amenés à terme à bousculer quelques vieux briscards de l’équipe première. À commencer par le deuxième ligne Simon Huchet, qui cumule trois apparitions depuis 2024 dont la dernière en tant que titulaire aux côtés de l’expérimenté Lavault. Membre de l’équipe de France U20, il représente un fort potentiel au haut niveau.
Actuellement blessé, Edouard Richer est aussi le symbole du réservoir inépuisable du dernier rempart du pack rochelais avec six feuilles de match chez les professionnels depuis 2024, sans oublier Nathan Bollengier présent sur neuf feuilles de match, dont cinq titularisations en deux ans.
Tyreese Leupolu suit la même trajectoire que son père Tamato, illustre pilier droit. Pour sa première titularisation avec les grands, il a fait le match entier fin janvier et a opposé une belle résistance à une troisième ligne composée notamment de Ludlam et Isa, deux internationaux chevronnés.
Une génération U20 à polir
Les multiples noms cités ci-dessus ont enregistré au moins 80 minutes à l’échelon professionnel. Mathis Brunet, Charles Kante Samba et Gabin Garault sont encore en phase d’apprentissage du haut niveau et grapillent quelques minutes avec les A, Diego Jurd étant l’exception à ne pas avoir eu la chance de fouler la pelouse de Marcel-Deflandre en match officiel.
À la lecture de tous ces joueurs, il est facilement admissible que la formation rochelaise prend de plus en plus de poids dans l’effectif professionnel rochelais mais à l’image de la saison 2023-2024, le Stade Rochelais n’est que le 8ème club de Top 14 en termes de formation des jeunes. Le chantier est donc encore important et l’accompagnement dès les sections inférieures est primordial pour assurer la relève d’une équipe en perte de vitesse depuis le dernier titre de champion d’Europe en 2023.
Etienne Barthod