Les matelots devenus capitaines de la caravelle rochelaise
L'international australien Suliasi Vunivalu est le nouveau joker médical du Stade rochelais. Si la liste des jokers arrivés sur les bords de l'Atlantique est longue, tous n'auront pas marqué l'histoire des Jaune et Noir. Retour sur trois jokers médicaux marquants du club à la caravelle.
Commençons par le plus récent, Wiaan Liebenberg. Capitaine des Baby Boks champions du monde U20 en 2012, le natif de Brackenfell découvre le Top 14 en 2015 lorsqu'il arrive à Montpellier. En trois années dans l'Hérault, le troisième ligne aile a remporté un Challenge européen et disputé une cinquantaine de matchs, dont certains en tant que capitaine.
A la recherche d'un remplaçant suite à la blessure du troisième ligne australo-tongien Lopeti Timani, le Stade Rochelais recrute Liebenberg le 30 novembre 2018. Très vite devenu un titulaire indiscutable sous le maillot jaune et noir, sa prolongation est confirmée en mars 2019, jusqu'en juin 2022, où il décide de prendre sa retraite.
En quasiment quatre saisons, le Sud-Africain aura imposé sa combativité, ses qualités de plaqueur-gratteur et sa régularité pour marquer dans la durée le stade Marcel-Deflandre, clôturant son aventure avec une victoire en Champions Cup et un essai dans l'ultime match de sa carrière.
Un duo de légende
6 février 2014 puis 14 mars 2014. En à peine un mois, ce sont deux figures emblématiques de ce qui était encore l'Atlantique Stade Rochelais, club de Pro D2 visant à se maintenir dans l'élite du rugby français, qui arrivent à La Rochelle. Deux Fidjiens, aux âges et aux profils très différents. En ce début d'année 2014, Sireli Bobo et Levani Botia allaient faire du stade Marcel-Deflandre leur maison.
Début février, c'est l'expérimenté baroudeur Bobo qui posait ses valises en Charente-Maritime. Après une quasi-décennie en Top 14 avec le Biarritz Olympique et le Racing Métro 92, l'ailier fidjien de 38 ans a rapidement fait taire les plus sceptiques en marquant six essais en dix matchs, dont un doublé face au LOU et un autre en finale de Pro D2 contre Agen.
Prolongé à la suite de la montée en Top 14, Bobo restera un indiscutable titulaire lors de la saison 2014-2015 qui le verra mettre quatre essais. Prenant sa retraite après une saison où les Rochelais se seront maintenus, il continuera finalement en tant que joker Coupe du Monde dans un premier temps, puis médical à Toulon et Pau avant arrêter sa carrière professionnelle, à l'âge de 40 ans !
Le vétéran aura marqué La Rochelle par son talent, évidemment, mais aussi sa vitesse et sa technique qui semblait être d'un tout autre niveau que ce que l'on pouvait voir dans les tribunes de Deflandre. Dynamiteur hors pair avec ses courses à une main, l'international fidjien aura partagé le vestiaire avec un compatriote dont la trace à La Rochelle est une des plus marquantes de l'histoire du club, un certain “Leps”...
Que dire sur Levani Botia qui n'a pas déjà été dit ? Le centre devenu troisième ligne est un mythe en Charente-Maritime et son histoire est bien connue. Néanmoins, il faut rappeler les raisons de son arrivée. L'italo-argentin Gonzalo Canale s'étant blessé, le club cherche un remplaçant au poste de centre pour la fin de saison 2013-2014, dans une ligne de trois-quarts décimée par les blessures. Un appel de son ami Sireli Bobo va tout changer.
Alors âgé de 25 ans, celui qui était un international fidjien à VII et à XV accepte immédiatement la proposition et s'engage pour la fin de saison. Rapide, puissant, très bon gratteur, il s'impose immédiatement comme un titulaire avec le numéro 12 dans le dos et se permet de rentrer dans l'histoire rochelaise deux mois après son arrivée grâce à un doublé face à la Section Paloise en demi-finale de Pro D2. Sa prolongation est immédiatement signée et le centre continue à faire ce qu'il sait faire de mieux : jouer au rugby.
Métamorphosé petit à petit en flanker, Levani Botia a dépassé les 200 matchs joués avec le Stade Rochelais, ayant même eu le droit à un hommage exceptionnel pour son 200ème match face à Toulon dans un stade Marcel-Deflandre qui le reconnait comme l'une des plus grandes légendes ayant porté le maillot jaune et noir. Encore sous contrat jusqu'en 2026, Levani Botia devait rester trois mois, il est parmi nous depuis dix ans. Nous espérons un tel succès et une telle longévité rochelaise à Suliasi Vunivalu, dernier venu dans la longue tradition des jokers médicaux arrivés sur les bords de l'Atlantique.
Hugo Betoule