Leyds - Nowell : l'élégance au service de la physicalité
ACTUS


Le large succès bonifié contre la Section Paloise (49-25) ce samedi, a de nouveau mis en lumière la qualité du jeu d’arrières du Stade Rochelais. Dans le sillage d’un Teddy Thomas en pleine confiance samedi dernier face à Toulouse (cf. notre article à son sujet), Dillyn Leyds et Jack Nowell ne sont pas en reste. Focus sur deux joueurs élégants dans un sport si brutal…
Parler d’élégance dans le jeu rochelais est un doux euphémisme. Principalement cantonné à un jeu d’avant « bourrins » ces dernières saisons, rares sont les moments de fulgurance. Pourtant, un joueur tire son épingle de ce jeu si brutal, par sa classe et son élégance (sur et en dehors des terrains) : Dillyn Leyds.
L’ailier sud-africain débarque en 2020 sur les côtes rochelaises, après cinq années passées sur celles du Cap en Afrique du Sud, chez les Stormers. Auteur de 36 essais depuis son arrivée en 103 matchs, l’homme originaire de Somerset West est sans doute l’un des joueurs les plus élégants à voir sur un terrain de Top 14 à l’heure actuelle. Sur chaque ballon qu’il touche, il peut se passer quelque chose.
Il l’a encore une fois démontré ce samedi avec un triplé, ainsi que deux passes décisives pour Thomas Berjon et Jules Favre, avec une merveille de passe à l’aveugle. Ce triplé, le premier de sa carrière seulement, est symbolique pour lui, comme il l’évoque au micro de Midi Olympique : « C’est une première dans ma carrière, un peu à cause de Cheslin Kolbe. Pour son dernier match avec les Stormers, alors qu’on avait tous les deux marqué un doublé, j’avais donné le ballon à mon pote derrière les poteaux. Aujourd’hui, c’était vraiment cool parce que j’ai 32 ans maintenant, je suis sur la fin. Et si un ailier ne marque pas un triplé dans sa carrière, il y a un problème (rires). J’enverrai un message à Cheslin ce soir ; sept ans après, ça faisait longtemps. »
Sa classe et son altruisme n’est pas sans rappeler un certain Victor Vito, dont le charisme et l'aura ont résonné bien au-delà de la côte atlantique.Malgré la trentaine passée, Dillyn Leyds est un de ses joueurs dont la classe et l’élégance sont éternelles et qui vont longtemps perdurer du côté de Marcel-Deflandre.
Jack Nowell : The Gentleman
De l’autre côté de la ligne d’attaque des maritimes, un autre « gentleman » pointe le bout de son nez, ou devrais-je dire, le bout de son casque. Arrivé la saison passée en provenance des Chiefs d’Exeter, dont il était le capitaine depuis plusieurs saisons, Jack Nowell est un des hommes forts de ce nouvel exercice 2024/2025.
Sa première partition en jaune et noir était très mitigé, un peu à l’image de celle de l’équipe. Pour cause, il n’a inscrit que trois essais en 24 apparitions, dont 22 en tant que titulaire. Il a dû s’acclimater à sa nouvelle équipe, ainsi qu’à son nouveau rythme de vie, lui qui n’avait jamais quitté l’Angleterre. Ses trois essais ont été marqués en fin de championnat, au moment où l’équipe commençait à retrouver peu à peu son jeu d’attaque.
Pour ce nouveau début de compétition, le couteau suisse des Maritimes (capable de jouer ailier, centre et arrière) suit les belles prémices de son printemps 2024. Tranchant sur de nombreuses actions sur les trois premiers matchs de Top 14, il a concrétisé ses efforts en marquant le premier des huit essais rochelais ce samedi face à la Section Paloise dès la troisième minute de jeu. Juste avant la mi-temps, il est décisif sur le deuxième essai de Leyds, avec une percée dans la défense béarnaise sur une quarantaine de mètres, avec notamment un cadrage débordement d’école sur l’ailier palois.
Avec ses capacités d’explosivité et ses appuis de feu, il a tout pour faire chavirer le cœur des supporters jaune et noir. De plus, les plus nostalgiques ne peuvent pas s’empêcher de le comparer à un autre ailier casqué au profil plus que similaire : un certain Gabriel Lacroix, fauché en pleine ascension par une terrible blessure et qui, sans aucun doute, l’a empêché d’avoir une carrière telle que l’international anglais.
Dans une ligne de ¾ dite « vieillissante », ce sont les trentenaires qui montrent la voie et la manière au collectif, avec également Uini Atonio (de retour à la compétition contre Pau), Will Skelton, UJ Seuteni, Teddy Thomas... à l’instar des vins qui se bonifient avec le temps… Donc, profitons au maximum des dernières danses de ces joueurs qui ont, ou qui vont, laisser une empreinte indélébile au Stade Rochelais !
Simon Bourdolle