Résumé SR - SFP : cinq points avant les vacances
Malgré une prestation plus qu'inégale, le Stade Rochelais s'impose 35-18 face au Stade Français Paris qui s’enfonce dans le bas de tableau. Dans un scénario presque inverse à celui proposé contre l'Union Bordeaux-Bègles, une première mi-temps accrochée et brouillonne sera suivie d'une seconde bien plus maîtrisée et réussie par les hommes de Ronan O'Gara.
Le début de match voit les visiteurs mettre en place leur rythme, essayant d'avoir la possession. Les Soldats Roses prennent le dessus et très vite, Carbonel marque six points en faveur de son équipe. Si La Rochelle n'y arrive pas au pied, les coéquipiers de Dillyn Leyds vont donc tenter de jouer à la main pour sortir le ballon, et cela fonctionne mieux, Ihaia West réduisant l'écart sur une pénalité (3-6).
Malgré ce réajustement, les Jaune et Noir sont trop indisciplinés et ne touchent pas assez de ballons, le demi d'ouverture parisien se faisant un plaisir d’enchaîner les pénalités. Il faut attendre la demi-heure de jeu pour qu'une possession rochelaise n'aboutisse avec Teddy Thomas à la conclusion. West ne transforme pas et le duel de pénalités entre West et Carbonel continue, à l'avantage du natif de Toulon (8-9).
11-15 à la mi-temps pour le Stade Français, la rigueur défensive des joueurs de Paul Gustard couplée au cinq sur cinq de Carbonel dans le secteur de la pénalité leur permet de garder une petite longueur d’avance face à des Rochelais maladroits et qui, de l'aveu même de Jules Favre à la mi-temps, “donnent trop de cadeaux.”
Le sursaut rochelais
En revenant des vestiaires, les Rochelais semblent avoir compris où ils ont pêché et corrigent leurs erreurs. Quatre minutes après, un ballon porté après une touche permet à Tolu Latu de marquer le second essai de la rencontre et à son équipe de repasser devant, West transformant (18-15). Une faute de main sur le renvoi permet à Carbonel d’égaliser. Ce seront les derniers points marqués par les Stadistes.
La Rochelle prive le Stade Français du ballon et se permet plus d'audace dans le jeu. West met une pénalité pour faire repasser les locaux devant et à l'heure de jeu, Oscar Jégou s'étend autant qu'il le peut pour mettre un essai, synonyme de bonus offensif. Ce dernier est validé après plusieurs minutes d'arbitrage vidéo et West réussit la transformation (28-18).
Dix minutes plus tard, Brice Dulin sert parfaitement Will Skelton du pied droit, le deuxième ligne se retrouve en position d'ailier et emporte trois défenseurs avant d'aplatir en force. West transforme à nouveau. Le score est de 35-18 et malgré quelques tentatives de jeu du Stade Français en fin de match, la défense rochelaise tient le choc et s'impose avec le bonus offensif.
Le fait du match
L'essai de Jégou à la 60ème minute transforme le match. A l'heure de jeu, l'écart est alors de trois points en faveur des Rochelais seulement et une erreur peut faire repasser les Parisiens devant. Cet essai est donc ô combien important, permettant aux hommes de Ronan O'Gara de prendre un petit matelas de dix points d'avance et de décrocher le bonus offensif. Après cela, la bascule sera faite et la domination rochelaise entérinera la victoire bonifiée.
Il est aussi un symbole du retour du troisième ligne qui aura fait une superbe impression pour son premier match de la saison, avec 12 plaquages réussis en plus de son essai. Si La Rochelle a perdu l'équivalent d'une troisième ligne au complet sans les internationaux et la suspension de Cancoriet, leurs remplaçants auront abattu un boulot monstre, le natif de La Rochelle à l’initiative.
Le top et le flop
Beaucoup de choix possibles pour le top, Jégou comme cité précédemment, Dulin fidèle à lui-même. Mais comment ne pas citer le tracteur Will Skelton, solide dans le jeu, auteur d'un franchissement, de dix plaquages et parachevant son match avec un essai d'ailier !
Le mastodonte australien peut partir en sélection avec le sentiment du travail bien fait, en ayant réussi une rencontre taille patron. Comme souvent avec lui, c'est en son absence qu'on se rend compte de son apport immense au jeu rochelais...
Pour le flop, la touche rochelaise a mal débuté mais elle a finalement tenu le coup, Latu se permettant même un essai sauvant son match. C'est finalement l'attaque parisienne qui n'aura pas existé. Les supporters des Soldats Roses peuvent se demander quel était le plan de jeu offensif de leurs joueurs, tant tout cela semblait se limiter à la possession, à espérer des fautes rochelaises et à laisser Louis Carbonel s'occuper du reste…
Quand les Parisiens n’ont plus eu la possession, leur match s'est arrêté net. Ils se sont contentés de défendre les offensives rochelaises pendant l'intégralité de la seconde période, si ce n'est pour les cinq dernières minutes qui ont été les seules où l'on vit un semblant de jeu et d'envie de marquer un essai. Le Stade Français Paris est en crise et ça se sent.
Bilan
Si le Stade Rochelais n'aura pas ébloui les supporters présents pour le 97ème match à guichets fermés au stade Marcel-Deflandre, la victoire de 17 points d'écart avec l'adversaire du soir et le bonus offensif engrangé sont un bon moyen de conclure ce premier bloc de la saison.
La prestation rochelaise a été inconstante, entre une première mi-temps frustrante dans le contenu avec un nombre de fautes trop importantes et une seconde bien plus aboutie, où le Stade Français n’a pas pesé et s’est donc logiquement incliné face au niveau de jeu des Rochelais.
Place à deux semaines de pause avant une rencontre au stade Pierre-Fabre de Castres le 23 novembre prochain. Le Stade Rochelais termine le premier bloc à la troisième place (27 points, 6 victoires pour 3 défaites), en attendant le résultat de la rencontre entre Bayonne et Toulouse, à seulement deux points du leader bordelo-bèglais.
Hugo Betoule