Uini Atonio, la fabuleuse histoire en Jaune et Noir

PORTRAITS

Pour les supporters rochelais, Uini Atonio est une icône, un joueur qui rassure sur le terrain. Mais avant de devenir la légende jaune et noir aux plus de 300 matchs sous le maillot du Stade Rochelais, il y a eu bien des péripéties. Portrait du pilier droit international, alors que sa récente prolongation a été évoquée sur notre site.

Né le 26 mars 1990 à Timaru en Nouvelle-Zélande et d'origine samoane, le jeune Uini découvre le rugby dès son plus jeune âge quand son père, demi d'ouverture, le fait jouer avec son frère, pourtant âgé de 2 ans de plus que lui !

Son éducation se fait au Wesley College de Paerata, une école réputée pour ses alumnis liés au rugby, qui a déjà vu passer des futurs internationaux tels que Sitiveni Sivivatu, Casey Laulala ou encore Jonah Lomu.

Malgré le pedigree de l'école, Uini Atonio n'est pas encore le pilier hors-normes que l'on connaît aujourd'hui. Jusqu'à ses 15-16 ans, il joue majoritairement au poste de centre ou de troisième ligne.

Changement de direction

En 2006, il signe aux Counties Manukau et joue au rugby tout en travaillant à côté. C'est en 2010 que son destin change pour toujours, quand il participe à un tournoi de rugby à 10 à Hong Kong.

Dans l'équipe d'en face se trouve, un pilier international français, fraîchement retraité : Patrice Collazo. Ce dernier, voyant un potentiel certain dans le jeune joueur qu'il a affronté, lui propose de le rejoindre en France. Le coach des Counties de l'époque, un certain Tana Umaga, lui conseille de saisir l'opportunité qui s'offre à lui.

C'est donc le 1er juillet 2011 que Uini Atonio est officiellement annoncé sous les couleurs du Stade Rochelais, que Collazo vient de rejoindre en provenance du Racing.

Le début d'une histoire d'amour jaune, noire… et bleue !

Pour sa première saison dans l'Hexagone, le pilier droit joue à 14 reprises pour une seule petite titularisation. C'est néanmoins un apprentissage difficile mais nécessaire pour Atonio, qui se retrouve souvent à être battu en mêlée par des joueurs rugueux en Pro D2 : « Au début, c’était dur : en Pro D2, je perdais au moins la moitié des mêlées dans un match. Après mes premiers matchs, j’étais défoncé pendant trois jours, j’avais mal à la nuque… » rapportait-il dans l'article du journal Le Monde. Malgré cela, il garde la confiance de Collazo qui en fait un titulaire l'année suivante et même le capitaine en fin de saison.

La saison 2013-2014 est celle de la montée pour le Stade Rochelais et cela est en partie due aux performances XXL du nouveau capitaine jaune et noir. Devenu sélectionnable avec le XV de France à l'été 2014, il effectue ses débuts internationaux avec les Bleus le 8 novembre 2014, en remplaçant Nicolas Mas au poste de pilier droit face aux îles Fidji.

Rochelais à tout jamais et patron en équipe nationale

Les prolongations de contrat s'enchaînent pour le pilier : 2017, puis 2020, 2023 et enfin 2025. En attendant une dernière, annoncée sur notre site (cliquez ici) qui a été signée en interne et qui devrait être officialisée prochainement !

L'ascension d'Atonio est liée à celle de son club. D'un club tout juste monté en Top 14, le Stade Rochelais se structure et se transforme en une équipe solide du championnat de France avant de devenir un grand d'Europe après deux succès consécutifs, face au Leinster.

Après avoir été mis de côté chez les Bleus, la montée en puissance du Stade Rochelais remet Uini Atonio en selle avec le XV de France, redevenant le titulaire indiscutable au poste de pilier droit à partir de 2022.

Suite à la défaite en quart de finale lors de la Coupe du Monde 2023, le chouchou du public rochelais annonce sa retraite internationale. Mais les bonnes performances du natif de Timaru et une relève qui tarde à se révéler incite le joueur et le sélectionneur Fabien Galthié à continuer l'aventure, à minima jusqu'au Tournoi des VI Nations 2024 et peut-être, à terme, jusqu'à la Coupe du Monde 2027, où il aura alors 37 ans : « Quand vous voyez tous les Sud-Africains qui arrivent à une

Coupe du monde avec des joueurs de 37 ans, pourquoi

seraient-ils capables de le faire et pas nous ? » constatait William Servat, co-entraîneur en charge de la conquête de l'Equipe de France lors d'un entretien pour Rugbyrama. Affaire à suivre...

Hugo Betoule

© Rugbyrama