Vannes - La Rochelle : Irrésistibles Rochelais


Face à des Vannetais héroïques, les hommes de Ronan O'Gara se sont imposés à la dernière seconde (29-30) sur un drop fantastique d'Antoine Hastoy, de plus de 40 mètres ! Les Rochelais réalisent un sacré coup dans la course aux phases finales. Résumé.
Le vent ne souffle pas forcément sur les plaines de la Bretagne armoricaine. Tout avait très bien commencé pour les hommes de Ronan O'Gara, qui ont rapidement mené les débats (0-12) après des essais de Dillyn Leyds et Paul Boudehent. Réduits à 14 dès la deuxième minute suite à un carton jaune de Francis Saili, après un plaquage haut sur Antoine Hastoy (sortis dix minutes sur commotion), les Bretons ont semblé être pris par l'enjeu et étouffés par la puissance maritime.
Mais cette saison, Vannes est un promu qui met du cœur, surtout à La Rabine. Après une pénalité convertie par Maxime Lafage, les hommes de Jean-Noël Spitzer remettent la marche avant et marquent un essai par l’intermédiaire de Théo Béziat (10-12, 24’).
La fin du premier acte tourne à l'avantage des locaux qui sont plus engagés, plus précis. La mêlée rochelaise fait faillite. Les Jaune et Noir perdent le fil du match. Ils enchaînent les fautes et laissent les Vannetais passer devant au score par l'ouvreur Maxime Lafage, impeccable au pied. À la pause, le RCV mène 16-12.
Des Vannetais insistants, mais des Rochelais réalistes
Dès la reprise, suite à une nouvelle faute rochelaise, Maxime Lafage confirme son excellente dynamique et permet aux siens de mener 19 à 12. Les Rochelais sont touchés, mais loin d'être coulés. Suite à un carton jaune de Tawera Kerr-Barlow, ils se montrent ultra réalistes dans le camp breton. Ils reviennent à égalité de points grâce à un essai du talonneur entrant Quentin Lespiaucq (22-22, 64e). Huit minutes plus tard, il sert sur un plateau Jules Favre, à la suite d'une passe après contact merveilleuse (22-27, 72e).
Nous allons alors basculer dans l’irrationnel. Portés par un public incandescent, les Vannetais n'abdiquent pas. Ils continuent ce combat qui n’est pas perdu, car telle est la fierté de la tribu bretonne.
Sur une pénaltouche jouée rapidement, Thomas Moukoro s'arrache pour inscrire l'essai salvateur, son neuvième de la saison (29-27, 78e). La Rabine explose et pense tenir un nouveau tour de force après la victoire face au RCT la semaine passée (29-19).
Mais les Dieux de l'Ovalie ont choisi de toucher un être humain de leur grâce. Cet homme, c'est Antoine Hastoy. Après un renvoi très court, les Rochelais récupèrent le ballon et vont le garder pendant la dernière (très) longue minute. Alors qu'il reste quatre secondes, Tawera Kerr-Barlow choisit ce moment pour passer le ballon à son ouvreur totalement démarqué.
Nous sommes à 40 mètres des poteaux. Le ballon part très haut dans le ciel bleu de La Rabine et les quelques secondes de son voyage vont durer une éternité pour les supporters maritimes. Monsieur Ramos lève son bras et valide le drop. C'est fait, La Rochelle vient de gagner à l'ultime seconde, sur un geste dont son manager irlandais félicitera chaleureusement son ouvreur. Score final : 29-30.
Le fait du match
L’entrée des avants remplaçants fut décisive côté rochelais. Rentrés, à l’exception de Thierry Paiva, entre la 44ème et 57ème minute, leur impact a été particulièrement visible pendant les dix minutes passées à 14, après le carton jaune de Tawera Kerr-Barlow. Si la mêlée rochelaise titulaire a été mise en difficulté par celle des Vannetais, ça n’a plus été le cas en seconde mi-temps.
Les tops et les flops
Top : l'entrée du banc qui a été déterminant. Mention spéciale à Quentin Lespiaucq, mais aussi à Thierry Paiva, qui a joué plus de 60 minutes. À noter la force de caractère des Rochelais, extrêmement présente.
Flop : Où était cette force de caractère, entre la 12ème et la 50ème minute ? Peut-être que les Rochelais ont fait le dos rond ? Ou bien un manque de liant par moment ?
Bilan
Le Stade Rochelais confirme sa nouvelle dynamique, vue depuis trois matchs. Ne baissant pas les bras dans les moments difficiles, notamment dans les dix dernières minutes, ils sont plus que jamais dans la course au top 6 avant la dernière ligne droite du championnat. Si la copie rendue n’est certainement pas parfaite, les Rochelais ont fait preuve d’une énorme volonté qui leur a permis de s’imposer dans les ultimes instants du match.
Simon Bourdolle, envoyé spécial