XV ultime #3
1. Mike Corbel
Il a été difficile de sortir un pilier gauche marquant sur plusieurs années de l’effectif Jaune et Noir. J’ai tout de même penché pour Mike Corbel, pilier décisif et impliqué dans la deuxième remontée en Top 14. Avec 113 matchs de Top 14 au compteur dont 53 titularisations, il contribue à l’évolution du Stade Rochelais à sa façon et est nommé parmi les trois meilleurs piliers gauches du championnat lors de la saison 2016-2017, synonyme de demi-finale de Top 14, perdue face à Toulon dans les dernières minutes. Trois ans plus tard, il ne sera pas conservé par le club mais aura retenu mon attention.
2. Laurent Albinet
Si je vous parle de Gersois au poste de talonneur, vous me donnerez tout de suite le nom de Pierre Bourgarit.J’en surprendrai peut-être certains, mais ce n’est pas de ce talonneur que je vais vanter les mérites (bien que « Bourga » soit excellent) dans cette composition. Je parlerai de Laurent Albinet, illustre talon peu (ou pas) connu de la génération récente et même par moi. Mais, en tant que suiveur régulier du Stade Rochelais depuis presque 20 ans, je sais qu’il a contribué à l’évolution du Stade Rochelais au niveau professionnel. A l’instar d’un Romain Sazy, véritable homme d’un club, Laurent Albinet s’est également donné corps et âmespour la formation maritime durant neuf saisons, où il était considéré comme un cadre indiscutable de l’effectif. Ce n’était certes pas la même époque mais entre 2002 et 2008, date de son départ en Fédérale 1 à Niort, il a cumulé 142 matchs de première division (pour un total de 234 en tout) et mené en 2007 le Stade Rochelais à une finale d’accession en Top 14 face à Dax puis une demi-finale en 2008 contre le Racing. Après sa retraite sportive, il est resté au Stade Rochelais et entraîne depuis 2016 la section « Crabos ». Je souhaitais lui rendre cet hommage, sans oublier encore une fois Pierre Bourgarit, qui a grandement contribué aux succès récents de La Rochelle ces dernières années.
3. Uini Atonio
Qui d’autre à droite de la mêlée peut prendre la place à ce poste si compliqué à tenir ? Le seul et l’unique Uini Atonio, chouchou du public rochelais depuis son arrivée en 2011 et qui cumule plus de 300 matchs avec les Jaune et Noir. Un mastodonte, un roc de 145 kg, que ce soit à La Rochelle ou en équipe de France, où son assise en mêlée est indispensable et fait vivre un calvaire à ses adversaires. Ce nounours, plutôt timide et réservé, a grandi avec Patrice Collazo, le dénicheur de cette pépite et l’a fait grandir pour aider les Rochelais à monter en Top 14, puis devenir une formation cohérente à l’échelle nationale et enfin décrocher deux titres européens face à l’ogre irlandais du Leinster. Une personne très attachante et travailleuse qui a prolongé son bail jusqu’en 2027. Il aura alors 37 ans et peut-être un titre mondial à aller chercher avant de raccrocher les crampons. Chapeau pour ton parcours Uini !
4. Romain Sazy (cap.)
Autre grand Monsieur du Stade Rochelais, l’infatigable deuxième ligne Romain Sazy. 13 saisons passées au sein de la maison rochelaise en tant que joueur. Il a tout connu : les deux montées-descentes entre Top 14 et Pro D2, l’ascension progressive des Maritimes à partir de 2014 et les premières finales en 2019, 2021 et les titres européens en 2022 et 2023. Véritable homme de vestiaire, écouté, respecté, il a mené ses troupes vers les sommets durant de nombreuses années, sur tous les terrains, dans les moments marquants du club comme dans ses pires désillusions. Un soldat fidèle à lui-même, discret, avec 255 titularisations en 341 matchs au compteur, tout simplement impressionnant de régularité. Considéré comme une légende du club à la caravelle, il œuvre maintenant en tant qu’entraineur des avants chez les Espoirs et distille toute son expérience, sa science du jeu et cela est bénéfique pour une formation qui ne demande qu’à progresser et aspirer à participer à l’histoire incroyable que le Stade Rochelais est en train d’écrire depuis quelques années.
5. Will Skelton
Il y a eu tant de talentueux deuxième ligne avant la période faste que nous vivons. Mais force est de constater que Will Skelton reste le géant australien qui a permis au Stade Rochelais de gagner des titres. Son expérience du haut niveau (30 sélections), sa soif de gagner développée en Australie avec les Waratahs (titré en 2014) puis en Angleterre avec les Saracens (titré en 2018 et 2019) l’amène à débarquer en terres maritimes en 2020. Il y dévoile immédiatement son talent et participe grandement aux épopées européennes avec son compère Romain Sazy « dans la cage ». Toujours souriant, blagueur, c’est un grand travailleur, capable de faire avancer son équipe par sa grande taille (2,03 m). Sans lui, les Jaune et Noir sont moins efficaces et perdent une certaine assise en mêlée. Un joueur irremplaçable, bientôt centurion au terme de quatre saisons remplies, que nous sommes fiers d’avoir dans notre équipe.
6. Kévin Gourdon
Formé à Clermont et triple champion de France espoirs, il signe son premier contrat professionnel avec le Stade Rochelais en 2012. Véritable perce-muraille, il est connu pour ses courses folles telles un trois-quart son sens du jeu et ses appuis dévastateurs. Capable de jouer à tous les postes de la troisième ligne, il devient rapidement un cadre de l’équipe et un élément majeur de la montée de La Rochelle. En parallèle, ses performances remarquées lui ouvrent la porte de l’équipe de France, au poste de flanker. Sa longévitésur les bords de l’Atlantique se matérialise par plus de 200 matchs avec les Jaune et Noir mais alors qu’une prolongation jusqu’en 2024 est signée, il est contraint, pour raisons médicales, d’arrêter prématurément sa carrière en 2021.
7. Nicolas Djebaïli
La « Djeb » est un pur produit de la formation rochelaise auquel il a dédié toute sa carrière. Passé professionnel en 2001, il a rendu 15 ans de bons et loyaux services à son équipe de cœur. De la Coupe de la Ligue gagnée en 2002 en passant par l’épopée de l’ascension du Stade Rochelais du Pro D2 au Top 14, il fait partie des joueurs emblématiques de La Rochelle. Avec des joueurs comme Cobus Grobler, Robert Mohr ou encore Franck Jacob à la même époque, il a marqué de son empreinte le jeu et les âmes rochelaises en additionnant plus de 300 matchs, comme des Romain Sazy ou Uini Atonio, cités plus haut. C’est donc un des cerveaux de l’équipe et de la première décennie maritime.
8. Grégory Alldritt
Encore un Gersois dans cette équipe type rochelaise. Mais quel joueur ! On ne présente plus Greg Alldritt, rouage essentiel au poste de numéro 8 tant à La Rochelle qu’en équipe de France. Arrivé d’Auch en 2017, il est d’abord capitaine des Espoirs du Stade Rochelais et va même disputer dix matchs avec l’équipe première la même saison. Infatigable travailleur, gratteur, franchisseur, il ne ménage jamais ses efforts sur un terrain, en témoigne sa pommette droite régulièrement tuméfiée. Acteur principal de l’ascension des Maritimes en tant que grand d’Europe, il accumule les sélections en équipe de France à partir de 2019 et en compte désormais 50. Capitaine des Maritimes depuis 2021, Grégory Alldritt est un des meilleurs troisièmes lignes centres d’Europe et fait probablement partie des dix meilleurs mondiaux.
9. Benjamin Ferrou
Voilà un autre chouchou du public rochelais. « Benji », comme il est surnommé, a marqué l’Histoire du Stade Rochelais durant sa première décennie. Acteur majeur de la montée des Jaune et Noir dans l’élite français, ce demi-de-mêlée d’instinct était la tête pensante du pack maritime sur la pelouse de Marcel-Deflandre. Leader par le jeu, il a toujours montré l’exemple sur le terrain et a fabriqué l’identité joueuse de La Rochelle. Avec un total de 274 matchs joués dont 227 comme titulaire, c’est l’un des grands bonhommes des hommes de Patrice Collazo. En 2013, le public le fêtera en grande pompe, en compagnie deRobert Mohr pour saluer ce petit bonhomme au grand cœur.
10. Rémi Talès
On reste dans les mêmes époques, même si elle a été un peu moins longue. Montois d’origine, Rémi Talès, ouvreur de la fin des années 2000, a passé cinq ans au cœur de la furia rochelaise. Il a emmené le club à l’étage supérieur du rugby français et cumule tout de même plus de 130 matchs joués avec les Jaune et Noir. « Talo » n’a certes pas gagné de titres lors de son passage mais chaque supporter se souvient de son nom. Et pour preuve, après une fin de carrière riche en trophées dans différents clubs, il revient sur les côtes de Charente-Maritime et est actuellement entraîneur des lignes arrières avec un certain Sébastien Boboul, autre nom bien connu des supporters rochelais.
11. Dillyn Leyds
De nombreux ailiers sont passés à La Rochelle depuis que je suis le rugby. Mais Dillyn m’impressionne à chacune de ses sorties. Arrivé en 2020 d’Afrique du Sud où il était indiscutable aux Stormers, il a très rapidement reproduit le même schéma dans la cité maritime. Cet ailier pouvant également jouer à l’arrière, est rapide, agile, marqueur d’essais, intelligent, altruiste ; toute la panoplie du joueur qu’on aime voir jouer et admirer. Champion du monde U20 en 2012 avec notamment Wiann Liebenberg ou Raymond Rhule, il a porté à dix reprises le maillot des Springboks. Avec plus de 100 matchs au compteur, c’est pour moi l’un des joueurs les plus marquants du Stade Rochelais à son poste. Auréolé de deux titres de champions d’Europe, il est récemment devenu capitaine pour un match, preuve de sa régularité et de la confiance et la reconnaissance que lui accorde Ronan O’Gara. Ne manque plus que le Brennus pour boucler la boucle !
12. Levani Botia
Le dernier chouchou du public, aussi adulé que Uini Atonio ou Grégory Alldritt. Bien que repositionné en troisième ligne aile maintenant, j’ai décidé de le replacer au centre, poste où il a commencé à développer son jeu, sa puissance et sa perforation à chacune de ses attaques. Arrivé comme joker médical en 2014, il a mis tout le monde d’accord et s’est très vite imposé comme un titulaire indiscutable de l’équipe. Excellent plaqueur-gratteur, il devient rapidement un poison pour les défenses de Pro D2 et de Top 14. Dynamiteur de l’attaque rochelaise, parfois à la limite dans les rucks ou sur ses plaquages, le taureau fidjien en veut toujours plus et participe grandement aux titres européens 2022 et 2023, en plus d’être international fidjien depuis dix ans. A 35 ans et plus de 200 matchs, il prolonge son engagement jusqu’en 2026.
13. Pierre Aguillon
Pour les amateurs de rugby, quand on parle de Pierre Aguillon, c’est plutôt ses performances à Oyonnax qui ont été marquantes. Mais à La Rochelle, il comptabilise 127 matchs dont 96 en tant que titulaire. J’ai également décidé de l’associer au centre avec Levani Botia parce qu’il a le même profil de perforateur, dur au plaquage, très physique, compétiteur. Devenu un cadre de l’équipe par sa puissance donc et son expérience, il a quelque peu marqué la ligne maritime par son flegme et sa capacité à mener ses coéquipiers vers les premières phases finales de Top 14 et de Coupe d’Europe. International avec les Babaas, il quitte le Stade Rochelais pour Castres en 2021, avant de retourner à Carcassonne, plus proche de ses racines.
C’était certes une autre époque mais nous ne pouvons pas oublier Henri Magois, centre légendaire du Stade Rochelais ayant disputé à l’heure actuelle le plus de matchs (409 au total) et plus de 1057 points au compteur, en plus d’être allé en équipe de France.
14. Florian Ninard
Un ailier de l’époque de Benjamin Ferrou qui a marqué de son empreinte le peuple rochelais. Arrivé en 2005, Florian Ninard a été l’un des dynamiteurs de la ligne de trois-quarts rochelaise. En huit saisons passées au club, il a enregistré 166 matchs dont 144 en tant que titulaire, rien que ça ! Acteur de la remontée de La Rochelle dans l’élite, il a empilé 35 essais et intervient désormais au sein de la section féminines du Stade depuis 2023.
15. Kini Murimurivalu
D’abord freiné par les blessures à son arrivée en 2012 en provenance de Clermont, il va ensuite exploser et devenir un cadre indiscutable à l’arrière. Fin relanceur, doté d’un long jeu au pied, il excelle dans la couverture du terrain et demeure un élément essentiel de l’ascension des Maritimes vers les futurs titres acquis très récemment. En 2016, il est élu meilleur arrière du Top 14 et même désigné par les internautes de Sud-Ouest, meilleur arrière du XV de la décennie 2010-2019. Avec 32 essais en 146 matchs (dont 136 titulaires), c’est une véritable machine qui quitte La Rochelle en 2020.
Pour finir cette composition d’équipe, je ne peux m’empêcher de citer à l’arrière Jean-Luc Vialaret qui a largement contribué au passage au professionnalisme du club au début des années 2000, avec plus de 200 matchs en Jaune et Noir.
Etienne Barthod